La récente publication du rapport Gallois, qui a inspiré le pacte de compétitivité du gouvernement Ayrault, n’est pas passée inaperçue.

Dans ses grandes lignes, le document donne la priorité à l’investissement, à la stabilité fiscale, à l’accompagnement à l’export des PME françaises mais également à l’intelligence économique. L’Etat “doit jouer un rôle de stratège, d’éclaireur de l’avenir”, ce qui passe par « un renforcement et une meilleure coordination des structures d’intelligence économique et de veille technologique » écrit l’ancien dirigeant d’EADS. Et d’ajouter : « les entreprises doivent être mieux protégées des cyber-attaques qui deviennent un problème majeur pour les industries de haute technologie. »

Nous ne pouvons que nous réjouir de ces rappels dans le pacte de compétitivité : l’intelligence économique n’ayant pas toujours été directement attachée aux démarches stratégiques de l’Etat, il s’agit bien là d’un progrès. Encore faut-il, comme le souligne Christian Harbulot dans un entretien donné au quotidien La Tribune, « que le mot stratégie ne sonne pas en creux »… Comment choisir les filières prioritaires dans lesquels diriger les investissements ? Comment orienter les cycles de formation pour mieux adapter les entreprises aux évolutions technologiques ? Comment accompagner et protéger l’innovation pour permettre une stratégie de différentiation française ? Comment sélectionner les marchés porteurs et les meilleures techniques de pénétrations ?

Ces questions, on ne peut plus liées à la notion de compétitivité, restent en suspens. Pour combien de temps ?

Lucie Loubet

@lucieloue

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