Une notion de PME en management
La notion de PME est traditionnellement définie par le nombre de collaborateurs.
Dans le langage courant des affaires elle peut correspondre à une réalité un peu différente. Il arrive fréquemment d’entendre les décideurs d’entreprises importantes dire : « nous sommes en fait une PME ».
Avec le temps la notion de PME s’est vue associée à une forme de culture d’entreprise, à une notion de taille relative et à une situation sur l’échiquier concurrentiel.
PME : Une notion qui va au-delà des critères conventionnels
Il y a des exemples d’entreprises qui comptent plusieurs milliers de collaborateurs pour plusieurs centaines de millions d’euros de chiffres d’affaire. Pourtant, aussi importantes soient-elles, elles peuvent se trouver en position de challenge face à des groupes plus internationaux et face à la concurrence.
De même, si l’on prend le cas de la filiale d’un groupe international, celle-ci peut se trouver en situation de challenge sur son marché et être assimilée à une PME.
La PME se caractérise par le fait qu’elle repose sur la personnalité de son dirigeant. Ce dernier apparaît au sein de l’organisation comme un homme-orchestre.
L’approche de la stratégie est souvent intuitive. La perception personnelle que le dirigeant a de son environnement lui permet de construire sa vision stratégique. Il pourra se forger un cadre qui l’orientera dans ses décisions, qui lui donnera la possibilité d’agir et de réagir. Idéalement, il est nécessaire qu’il puisse corroborer, renforcer ou modifier son approche en menant une veille de son marché.
Dominique Phanuel propose une approche cognitive de la vision stratégique du dirigeant de PME-PMI :
« La représentation mentale – du dirigeant – d’un ensemble de décisions, actions, événements jugés comme possibles, impossibles, souhaitables, non souhaitables, incontournables ». *
Petites structures plus flexibles, les PME sont plus capables de faire face à la demande qui varie sans cesse.
Souvent innovantes, elles sont créatrices d’emploi. Cependant, il faut distinguer les « gazelles» faisant partie de grands groupes et qui sont particulièrement actives dans ce domaine.
C’est un peu plus complexe pour les TPE en matière de création et de maintien de l’emploi.
PME : un enjeu central en matière de formation et de gestion des compétences
Les PME jouent un rôle non négligeable dans l’insertion des jeunes. Elles sont confrontées au problème de fidélisation de cette population de travailleurs très mobiles.
Elles jouent également un rôle important dans la réinsertion professionnelle des seniors.
En matière de formation et de gestion des compétences, citons Elyes Bentabet (Cereq)** :
« les TPE-PME pourraient bien constituer aujourd’hui un enjeu central en même temps qu’un laboratoire potentiel pour l’expérimentation et l’édification de politiques publiques visant la reconnaissance des compétences non formelles et, in fine, pour la promotion de la validation de l’expérience des salariés. »
Innovantes, ces entreprises mettent une attention particulière sur le développement des compétences de leurs salariés pour leur permettre de posséder un avantage concurrentiel et développer leur compétitivité.
Nous venons de voir une image largement diffusée des TPE-PME comme étant créatrices d’emploi. Cependant, une étude Insee de novembre 2017***, met en avant les ETI. Elle montre qu’entre 2009 et 2015, les ETI ont été plus performantes dans ce domaine.
Peu nombreuses, elles jouent un rôle majeur dans l’économie et sont considérées comme stratégiques. Il serait intéressant de s’interroger sur leur perception de l’économie de la connaissance.
* Dominique Phanuel, in Recherches en Sciences de Gestion 2011/6 (N° 87), pages 19 à 44.
** Très petites, petites et moyennes entreprises : entre tradition et innovation. Cereq, octobre 2008
*** Les entreprises en France Édition 2017 – Insee
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