Surcommunication et désengagement de l’audience
La surcommunication reflète une prise de parole soutenue rendue possible par l’évolution des technologies d’information et de communication.
Dans un contexte de mouvance perpétuelle les entreprises voient dans ces technologies une opportunité de mieux communiquer, de transmettre leur message plus largement. Et d’un point de vue économique, d’assurer leur pérennité.
Cependant un des biais du fait de trop communiquer est de provoquer la confusion au sein de son audience.
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Le digital décuple la prise de parole sur les espaces digitaux de communication. Cependant, cette effervescence peut s’avérer contre productive.
Surcommunication, un phénomène facilité par l’économie numérique
Les nouveaux espaces de communication représentent un enjeu important pour la visibilité des acteurs économiques. Ils sont un levier puissant pour se rapprocher des internautes hyperconnectés. Dans un contexte de chrono-compétitivité y prendre position avant les concurrents peut assurer une place de leader. Ainsi, afin d’augmenter leur visibilité, les entreprises rivalisent pour attirer l’attention des internautes en multipliant les publications.
Le piège de la surcommunication
Dans ce contexte de compétition, atteindre de nouveaux consommateurs et clients ainsi que la conquête d’une nouvelle audience s’apparente à une quête du graal.
On assiste donc à une communication tous azimuts. Et pour certains, les messages se télescopent et parfois même se contredisent. Les entreprises deviennent plus « floues ». Cette communication non maîtrisée plonge les internautes dans un « tourbillon informationnel ».
L’engagement des internautes ne se commande pas.
Alors que les marques sont considérées comme un puissant vecteur de sens, cette surcharge informationnelle due au flux continu de messages contribue parfois à les éloigner du public.
En effet, l’immédiateté communicationnelle, l’impératif d’entrer en contact avec leur audience et la concurrence peuvent plonger les entreprises dans un réflexe de communication constante.
Elles se concentrent sur la façon de transmettre leurs messages et perdent parfois de vue que pour s’engager les internautes ont besoin d’être concernés. Ceci est d’autant plus difficile qu’ils ne peuvent plus filtrer l’information pertinente pour eux.
Trop exposés aux informations, leur attention se réduit peu à peu.
Repenser la façon d’aborder son audience est primordial car la surcommunication contribue sur le long terme à son désengagement.
Pour déjouer ce piège et pour mieux communiquer, entreprises et marques doivent prendre le temps de mener une analyse approfondie de leur public. L’intérêt est d’éviter d’informer sur une base erronée.
Ces communicants doivent notamment déterminer leur « territoire de marque » pour une prise de parole digitale légitime.
Il leur faut aussi identifier les éléments qui définissent leur identité, leur personnalité, leur caractère unique. Ceci permettra de recentrer leur discours sur l’essentiel : les personnes et la relation.
Sur-communiquer pour être hyper présent ne doit pas être une fin en soi.
Cela ne garantit pas crédibilité et confiance.
AVANT DE PARTIR… 4 CLÉS POUR AGIR
1
Faire un
bilan
Afin de détecter les freins à l’engagement de votre audience : trop de messages, confusion et incohérence du discours, perte de sens etc…
2
Redéfinir vos objectifs
En confrontant vos enjeux, votre vision et les besoins de votre audience. Une perception maladroite de leurs besoins est préjudiciable.
3
Converser plutôt que diffuser
Créez et organisez votre prise de parole comme des rencontres cohérentes avec votre public. Dynamisez vos contenus.
4
Dire n’est pas engager
Transmettre messages et connaissances ne suffit pas. Les interactions favorisent l’engagement et ce dernier ne se décrète pas.